mardi 27 juillet 2010

Maternage kabyle


Pour savoir comment prendre soin de mes filles, j’avais lu, réfléchi, observé, revisité ma propre enfance, beaucoup parlé avec mon homme … puis, comme les héros des romans initiatiques qui partent très loin pour revenir tout près où tout les attendait, nous avions trouvé, non pas des solutions fermes et définitives, mais quelques repères sur lesquels fonder « notre » éducation. En évoquant les histoires initiatiques où le trésor est dans le jardin, je ne croyais pas si bien dire… Nous revenons d’un mois passé en kabylie dans la famille de mon mari. Nous étions dans un petit village planté sur une colline qui forme une pointe sur la mer, offrant une vue splendide sur un spectacle de méditerranée belle et bleue. La vie de ce petit village suit des règles qui viennent de la nuit des temps et qui pourraient trouver leur place dans un guide d’éco-habitat tant l’entre-aide et le partage y sont coutumiers. Nous étions dans une maison familiale où le pain quotidien est fait à la main, cuit dans un four auto-construit, les œufs viennent des poules qui courent à côté des enfants, et le lait de la chèvre devant la fenêtre de la cuisine, face à la mer. Nous étions dans une famille où les grands-parents étaient prêts à suivre leurs petits-enfants dans leurs multiples explorations, veillant simplement à les protéger du danger s’il s’approchait trop près. Les enfants pouvaient passer le balai, pétrir le pain, couper les courgettes avec de vrais couteaux et les remplir de farce comme si ça avait été de la pâte à modeler. L’allaitement est la règle, 3 ans souvent, toutes les femmes savent comment faire et combien c’est bon. Depuis que nous sommes passés, les petits sont à nouveau portés sur le dos, dans un tissu coloré qui sert aussi de tablier, la « foutha ». On ne les laisse pas pleurer, on ne les punit pas, on ne les frappe pas puisque « ça ne sert à rien ». Quand ils font quelque chose d’interdit, on les amène tranquillement vers une autre activité. Et c’est plutôt facile tant les bras sont nombreux et la colère absente « puisque ce sont des enfants ».

dimanche 25 avril 2010

ni fessés ni punitions !


Testé pour vous, je vous assure qu'on peut le faire !

mercredi 21 avril 2010

Le lien - à table

La vie est pleine de magie... ces moments magiques, je les engrange en moi comme des pierres précieuses. ça me remplit et me fait sourire béatement quand j'y songe à nouveau. 
Hier par exemple, j'avais donné un plat de pâtes à Pistache, qu'elle allait partager avec sa soeur. La petite a réussi à attraper l'assiette, a mis les mains dedans, et, observant le vol des petites pâtes d'épeautre, s'est mise à rire aux éclats. Et oui, à 9 mois elle fait voler les pâtes, ouah ! La grande, qui n'est pas si grande que ça, s'est d'abord amusée. Puis elle a repris l'assiette et a donné la béquée à sa petite soeur, histoire qu'elle ne puisse plus tout envoyer valser. C'était mignon de les voir ainsi. Myrtille ouvrait la bouche consciencieusement à Pistache, plus docilement qu'elle ne le ferait avec son papa ou moi. Et Pistache attendait juste le temps qu'il fallait avant de remplir la bouche de sa cadette, apparemment à l'aise avec cette expérience de maternage. 
Il y a d'autres gestes qui me touchent plus encore. De temps en temps, alors que nous sommes à table, Pistache nous regarde, son papa et moi, l'un après l'autre, puis elle met sa main sur le bras de son papa, et l'autre main sur le mien :  les doigts bien écartes, pour bien tenir la chair. La pression est forte sans être désagréable. On sent sa présence dans le palpitement des veines.Et elle nous regarde tendrement, lentement, l'un après l'autre. Son geste est comme une ancre qui conforte notre lien puissant. Celui de ses parents entre eux, et celui qui nous tient à elle. Tout cela se dit sans un mot, mais avec un regard d'une telle puissance qu'il atteint le coeur de l'âme. J'en frissonne encore ce matin. On pourrait écrire des heures sur le sens et l'impact de ce geste là. Mais je veux juste le partager avec vous, tel qu'il est, sans mots. Il me semble qu'il est alors plus puissant, et qu'il peut aller, ainsi, lentement à la rencontre de l'âme.

dimanche 28 février 2010

Complices


On me dit qu'un enfant n'a pas besoin de frères et de soeurs, que ceux là viennent plutôt l'envahir, capter l'attention de ses parents, voler son espace vital. Zut alors, serait-ce si dur, la fratrie ?
Myrtille grognait ce matin. Le vent l'avait réveillée depuis longtemps, et elle n'avait personne avec qui jouer. Alors elle râlait. Je l'amusais un peu, mais un peu seulement .. Puis Pistache s'est réveillée à son tour. Myrtille s'est mise à crier de joie. Pistache frottait ses yeux pleins de sommeil quand elle a aperçu sa soeur. Alors ses prunelles noires se sont mises à pétiller. Pistache a bondi vers sa soeur, et est venu toucher son nez tout doucement, en chantant une petite musique qui ne semble avoir été crée que pour elles deux et dont elles fredonnent l'air tout bas, comme en secret. J'ai tendrement secoué le bras de mon mari pour qu'il ouvre les yeux et nous avons regardé nos filles, émus et curieux face à leur jolie pantomime. Myrtille essayait d'imiter tous les gestes de Pistache qui, du coup, bougeait tout doucement pour que sa soeur puisse la suivre. Un vrai moment de grâce ...

vendredi 12 février 2010

le poids du plaisir

on s'attend souvent à payer pour le plaisir qu'on prend. Vieille croyance judéo-chrétienne ?
Quand on prend trop de plaisir à manger, on prend du poids. Et quand on prend du plaisir à materner ? Elisabeth Badinter, dans une interview accordée à "Libération", parle de nos pratiques réactionnaires. En lisant ses propos rapportés, je pense au poids de la maternité non désirée, au poids des enfants qui empêcheraient de vivre. Au poids des responsabilités. Pesant, pesant, pesant ... tout ça. De quoi ne plus pouvoir tenir debout ?
Au fond, je prendrais bien ce poids si j'en ai pour mon compte de plaisir, si j'ai une bonne part de gâteau. Quand j'attendais des bébés qui ne venaient pas, j'aurais bien troqué tout ce poids contre le plaisir que j'imaginais. Ce que je n'imaginais pas, c'est que ce plaisir serait cent fois, mille fois plus grand que tout ce dont j'avais rêvé. Ce que je n'imaginais pas, c'est que la grossesse, l'accouchement, la naissance iraient bien au-delà de mes espérances. Oui, c'était bien ma quête, mon Saint Graal. La grande coupe qui ouvre par dessus le monde et fait voir l'univers tout entier, ouvre sur les plus grands mystères et nous fait nous sentir BIEN au monde. Dans la maternité je me suis rencontrée, je me suis retrouvée, et j'ai aimé comme jamais je n'avais aimé.
Avec mes filles, j'ai découvert de nouveaux mondes, emprunté de nouveaux chemins, et je sens bien que tout cela ne fait que commencer. Mes enfants, loin d'être un poids, sont une énergie qui m'allège - de mes idées préconçues, de mes croyances limitantes, et d'une vision du monde trop étroite. Avec elles, je sors du cadre, mon monde s'est agrandi, mes apprentissages se sont accélérés, mon amour s'est décuplé. J'avançais à pied, depuis qu'elles sont là c'est comme si j'avais mis des bottes de 7 lieues pour gravir ma montagne personnelle.
Et puis l'allaitement, n'en déplaise aux grincheux, c'est un bon vieux truc de paresseuse radine. Pas besoin de faire des courses, d'enrichir les industries agro alimentaire et plastique, de préparer des biberons, de se poser mille questions sur le BPA et l'alimentation des vaches à lait. On voyage léger et serein, la nourriture est là, tout contre le coeur, disponible à tout moment, à bonne température et à qualité idéale. Mes filles, je les balade, elles découvrent le monde avec moi, elles aiment les musées, les jardins, et mêmes les rendes-vous professionnels.
Alors elle n'est pas belle la vie ?

samedi 16 janvier 2010

Les pieds dans le fromage



« Pense à mettre un frein à la toute puissance de l’enfant » m’écrit une amie, fort gentille au demeurant, qui ne connaît pas mes filles. Toute puissance ? De quel côté est-elle, la toute puissance ? Qui a le plus de pouvoir sur l’autre ? N’est-ce pas le parent, qui peut décider que ce n’est pas l’heure de manger quand son bébé a faim, qui peut, sans prévenir, le soustraire à son activité pour l’emporter n’importe où, qui peut décider que son bébé « pleure pour rien » (est-ce possible, vraiment ??) et le laisser seul à son chagrin ? Et je passe tous les sujets de maltraitance « reconnus » … Je n’ai jamais encore rencontré de démonstration de toute puissance chez mes filles. 
Quand je demande un exemple pour comprendre cette formule rhétorique, on m’explique que les enfants nous testent pour nous en faire voir de toutes les couleurs. Là non plus, je ne connais pas. Par encore ? Peut-être, nous verrons ce que l’avenir nous réserve. Lundi, Pistache a passé deux heures à la halte garderie. Au retour, elle fait une chose étrange. Elle me demande du fromage, en mange la moitié, pose délicatement l’autre moitié par terre, met son pied au dessus –en se gardant bien de le poser vraiment sur le fromage- et me regarde. Elle me teste ? hum … Il me vient cette question que je lui pose « quelqu’un t’a marché sur le pied tout à l’heure, on t’a bousculée ? » Elle m’adresse un regard approbateur, ramasse le morceau de fromage et me le tend. Non, je ne crois pas que ma fille m’ait testée. Je crois seulement qu’en l’absence de mots, elle a mimé l’expérience qui l’avait contrariée.


image dont forget melanie http://www.dontforgetmelanie.com , petits chaussons pour tous


Les papas aussi

Je connais des solutions plus confortables ..
Cliquez sur le titre .. ou là : http://videogaleri.gazetevatan.com/8849_7_Bebek-ve-babanin-kurnazligi.html

dimanche 3 janvier 2010

Avec un grand AIME

Inconditionnel. Un mot pas très joli, qui peut faire penser à "inconstitutionnellement", le mot le plus long et sans doute l'un des plus laids de la langue française.
Inconditionnel. Un sentiment très beau qui nous entraine vers le meilleur de nous-même.
Donner sans conditions, pour le simple plaisir de donner, sans rien attendre en retour, lâchant prise sur le résultat. Qu'on se sent bien quand on donne ainsi !
Etre aimé sans conditions, c'est être aimé pour ce qu'on est, rien de moins, et pouvoir se trouver beau, plein de valeur et de richesse, puis pouvoir aller ainsi dans le monde, sans peur et plein de confiance.
Voilà ce que j'aimerais vivre avec mes filles. Et voilà ce que j'aimerais vivre dans le monde.
Pourquoi est-ce que cela semble si "sacrément difficile" ?
image olivier Föllmi

vendredi 1 janvier 2010

bel an 10


Puissions-nous Donner et Recevoir l'Amour Inconditionnel, Ainsi verrons-nous Paix et Joie sur la Terre.
image www.bébé-au-naturel.com